Kilogramme, bien plus qu’une épicerie zéro-déchet
L’épicerie zéro-déchet Kilogramme fête aujourd’hui sa première année et connaît un véritable succès. Située au cœur du 19ème arrondissement, elle a notamment bénéficié d’un coup de pouce PIE à sa création et d’un financement issu du Budget Participatif pour développer les commerces en vrac dans la capitale. Iris Herbomel, co-fondatrice de Kilogramme, nous révèle tous les détails de cette expérience.
Kilogramme, bien plus qu’une épicerie zéro-déchet
- Peux-tu nous présenter Kilogramme en quelques mots ?
Kilogramme est une épicerie sans emballage qui propose aux habitants du quartier des produits de la consommation courante et des ateliers D.I.Y. pour faciliter l’accès à des produits sains, artisanaux et locaux.
- Quelles ont été tes motivations pour monter ce projet ?
L’idée était de créer un espace pour sensibiliser les consommateurs au respect de l’environnement au sens large et les amener à s’interroger sur leur façon de consommer à travers des produits et des ateliers qui correspondent aux valeurs que l’on défend.
- Comment as-tu rencontré ton associé ?
C’est en m’engageant au sein de l’association Génération Cobaye qui sensibilise les jeunes aux sujets de l’environnement, que l’idée a germé. Je l’ai d’abord développée avec l’une de mes collègues, qui a finalement quitté le projet.
Quand il était assez mûr, je me suis mise à la recherche d’un associé aux compétences complémentaires en publiant une annonce. C’est Xavier, mon associé actuel, qui y a répondu ! On ne se connaissait pas personnellement mais avions des connaissances en commun.
Retour d’expérience sur l’accompagnement PIE
- Comment as-tu connu PIE ?
J’ai travaillé chez Pro Bono Lab donc je connaissais le tissu des accompagnateurs de l’ESS. J’ai rapidement pris contact avec PIE via plusieurs biais et notamment via la Ville de Paris qui a très vite soutenu mon projet.
- Qu’est ce l’accompagnement PIE a apporté à ton projet ?
Plusieurs choses !
Tout d’abord, de consolider et mieux travailler le modèle financier. J’ai personnellement quelques connaissances en finance mais pas suffisamment. L’accompagnement de Florian nous a permis d’aller plus en profondeur et d’avoir un projet qui tient la route.
Ensuite, d’obtenir un document analytique qui permet de présenter le projet, de prouver qu’il est réfléchi et d’appuyer nos arguments dans le cadre de demandes de ressources. Nous nous en sommes servis plusieurs fois notamment devant les CIGALES.
Enfin, de bénéficier de l’expérience et de l’avis d’un expert sur notre projet. Ça rassure, ça légitime et ça motive pour continuer !
- Qu’est ce que le prêt PIE vous a permis de financer ?
Xavier et moi avons obtenu nos prêts d’honneur PIE d’un montant total de 30 000€ en mai 2018, ce qui nous a permis de financer et débuter les travaux et l’aménagement de notre local en juillet, pour une ouverture en septembre. Ces prêts nous ont également permis d’obtenir en parallèle un prêt bancaire à la NEF.
Kilogramme, lauréat du Budget Participatif de 2017
- Vous avez également obtenu une aide financière issue du Budget Participatif ; dans quel contexte avez-vous déposé votre projet ?
En janvier 2018, nous avons répondu à un appel à projets de la Ville de Paris suite au vote d’une thématique zéro-déchet. Les critères d’obtention correspondaient exactement à notre projet d’épicerie ; on était presque assurés d’avoir cette subvention donc on a commencé avec cette idée en tête. Et on a eu raison !
Rendez-vous le 29 septembre pour le premier anniversaire
- La boutique souffle sa première bougie ; peux-tu nous dresser un premier bilan ?
Il est très bon !
Sur le plan financier, nous avons presque atteint le prévisionnel de la 3ème année. Tout ce qu’on avait revu à la baisse avec Florian est finalement dépassé.
Sur le plan RH, mon associé et moi avons fourni beaucoup de travail au lancement de Kilogramme ce qui nous a permis d’agrandir l’équipe et de nous dégager du temps ; on est entre 6 et 8 à travailler à l’épicerie aujourd’hui.
Et sur le plan commercial, les clients ont très vite été fidèles, ils participent à nos ateliers, viennent échanger avec nos producteurs, etc.
Bref, on est contents sur tous les plans ! Nous faisons face à des problèmes quotidiens, comme tout chef d’entreprise, mais rien de bien méchant.
- Vous fêtez cet anniversaire le dimanche 29 septembre prochain – quelles vont être les festivités ?
Nous réunissons tous nos partenaires, nos producteurs et nos clients autour de différentes activités. Nous avons même obtenu l’autorisation d’utiliser le trottoir à cette occasion, ce qui nous permettra d’accueillir tout le monde !
- Pour finir, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un porteur de projet qui souhaite se lancer ?
De bien s’entourer ! Par des structures qui accompagnent les porteurs de projet et également par des personnes aux compétences diverses (un associé, un ami, un collègue…)
Ça ne peut qu’être bénéfique même s’il faut y consacrer du temps et parfois faire marche arrière. C’est toujours utile d’être aidé et ça permet de prendre du recul sur son projet et de bien le construire.